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(6 février 1945 / 11 mai 1981)

Burnin' The Wailers - 1973
Live At The Lyceum - 1975
Kaya - 1978
Uprising - 1980
Catch A Fire - 1973
Rastaman Vibration - 1976
Babylon By Bus (Live) - 1978
Confrontation - 1983
Natty Dread - 1974
Exodus - 1977
Survival - 1979
Legend (Compilation) - 1984

Bob le mulâtre
Durant la seconde guerre mondiale, le capitaine Norval Marley, de Liverpool, fut affecté en Jamaïque avec son régiment. Séduit par la beauté de l'île, il décida de s’y établir et épousa Cedella Booker, une jeune Jamaïcaine de dix-huit ans chanteuse dans la chorale de l’église apostolique de Sainte-Anne, au nord de l'île. Un bébé vit le jour le 6 février 1945. On l’appela Robert, Bob le mulâtre...  Sous la pression de sa famille, Norval Marley repartira pour l'Angleterre quelques années plus tard. Bob grandira donc avec sa mère dans les environs de Sainte-Anne dont il fréquentera l'école jusqu’à l’age de quatorze ans.

Trenchtown
A la fin des années cinquante, Bob et sa mère déménagent pour Kingston et s'installent dans le pire quartier de la ville, Trenchtown. Sa mère décide alors de le placer en apprentissage dans un atelier de soudure. Mais Bob ne restera pas longtemps apprenti. A Trenchtown il rencontre Nevile O’Riley Livingston, que tout le monde surnomme "Bunny" (petit lapin) à cause de son aspect chétif. Bob et Bunny fréquentent les "Rude Boys" une bande de jeunes marginaux qui passent leur temps à écouter du Rythm & Blues sur des stations de radio américaines, et dont l’unique ambition est d’enregistrer un jour un disque. A l’époque l’un des plus célèbres musiciens jamaïcains, Joe Higgs habite également Trenchtown. C’est lui qui apprendra à Bob et à Bunny les rudiments de la musique. C’est aussi chez lui que les deux copains rencontreront un jour un grand jeune homme très mince, à la voix puissante et au caractère rebel. Il s’appelle Peter Macintosh, "Tosh le furieux".

Ska - Steady Rock
Au début des années soixante, un nouveau style musical apparaît en Jamaïque. Le Ska, un rythme syncopé et rapide issu d'un mélange entre le Mento traditionnelle jamaïcain et le Calypso venu de Trinidad. Le Ska est également très influencé par les groupes vocaux noir américains et par le Ryhtm & Blues diffusé en continu par les radios de Miami. En 1962 Bob enregistre ses deux premiers disques "Judge Not" et "One Cup Of Coffee". Ils ne connaîtront aucun succès. L’année suivante il forme The Wailing Wailers avec Bunny Livingston et Peter Tosh. Leur premier single "Simmer Down" sera numéro un en Jamaïque pendent deux mois. Des lors le groupe enchaîne les enregistrements et intègre trois nouveaux membres : Le guitariste Junior Braithwaite, et les choristes Beverly Kelso et Cherry Smith. Ils vont s’appeler tour à tour The Wailing Rude Boys, Wailing Soul et finalement The Wailers (to wail = se lamenter, pleurer). Entre temps le Ska va évoluer vers un rythme plus lent et plus mélodieux, le Steady Rock ou Rock Steady Beat. Mais malgré leur succès local les Wailers sont mal payés, et bob qui vit à l’époque chez les parents de Bunny, décide de rejoindre sa mère qui a entre temps émigré aux Etats-Unis dans le Delaware. Son intention est de commencer une nouvelle vie. Mais avant de quitter la Jamaïque, en février 1966, il épouse Rita Anderson une jeune chanteuse aussi ambitieuse que talentueuse, qu’il a rencontré lors d’un enregistrement aux studios Tuff Gong à Kingston.

Bob le Rasta
Bob ne va pas rester longtemps aux Etats-Unis. Apres quelques mois passés à travailler sur les chaînes des usines Chrysler, il rentre en Jamaïque et retrouve Rita et ses deux acolytes. Les Wailers sont ressuscités et reprennent le chemin des studios sous la direction du grand Lee "Scratch" Perry. C’est au cours d’un séjour en prison pour avoir fumé un spliff (joint de Ganja fait avec du papier d’emballage), que Bob va définitivement adopter la doctrine Rasta. En sortant de prison il n’est plus un Rude Boy, il est devenu Rastaman. Rastafari se veut une religion prenant la défense du peuple Noir contre un esclavage spirituel vieux de plusieurs siècles. Pour les Rastas, Haile Selassié (alors empereur d’Ethiopie) est le symbole de l'héritage culturel de la race noire. Il est le Roi Noir, le Dieu Noir, le Messie Noir qui libèrera et rapatriera son peuple vers la terre d’Afrique. Les Rastas méprisent le Système, à l'origine selon eux de tout ce qui est mauvais. Ils vénèrent la "plante du salut" qu’ils appellent indifféremment Ganja, Marijuana ou Holy Herb. La croyance à Rastafari prend une place essentielle dans la vie et dans l’œuvre de Bob Marley. Sans le culte Rasta, le Steady Rock ne serait jamais devenu le Reggae que nous connaissons aujourd’hui. A la fin des années soixante, la musique Jamaïcaine n’était qu’un mélange de rythmes à peine connu en dehors de la Caraïbe. Avec le Reggae, et sous l’impulsion du mouvement Rasta, c’est une véritable révolution culturelle qui va changer non seulement le visage de la musique, mais celui de toute la société Jamaïcaine. La plupart des musiciens de Jamaïque vont se rallier à ce culte et le Reggae va devenir par la force des choses l’instrument de propagande du mouvement Rasta.

Le Triomphe
En 1970 Aston "Family Man" Barret et son frère Carlton (respectivement Bass et Batterie, la meilleure section rythmique de la Jamaïque) rejoignent les Wailers. Le groupe est alors très populaire dans la Caraïbe mais toujours inconnu au plan international. Puis c’est la rencontre avec Chris Blackwell et la signature sous le label Island Records. En 1973 les Wailers sortent leurs deux premiers albums "Burnin The Wailers" et "Catch A Fire", et commencent à se faire connaître en Angleterre. L’année suivante, la sortie de l’album "Natty Dread" et la reprise de "I Shot The Sheriff"  par Eric Clapton va leur apporter leur premier grand succès international. Entre temps Bunny Livingston et Peter Tosh ont quitté le groupe pour tenter leur chance en solo, et Rita Marley a fondée avec Judy Mowatt et Marcia Griffiths le trio vocal The I Threes qui deviendra le cœur mélodique des Wailers. De plus d’autres musiciens de talent on rejoint le groupe et les Wailers ont atteint leur composition définitive. En 1975 Bob et les Wailers entament une tournée à travers l’Europe. Le point d’orgue de cette tournée sera le concert donné au Lyceum Ballroom de Londres dont sera tiré le légendaire "No Woman No Cry". L’album "Live At The Lyceum" consacrera Bob Marley comme star internationale. Puis vont suivre en 1976 et 1977, les albums "Rastaman Vibration" et "Exodus" avec lesquels Bob confirme son statut de star planétaire. En 1978 le magnifique album "Kaya" est un véritable hommage à l’herbe du salut. A cette époque, Bob qui ne se doute pas que cette herbe est justement en train de le tuer, se vante d’en fumer une livre par semaine. En avril de cette même année Bob retourne en Jamaïque pour le fameux "One Love Peace Concert" qui scellera la réconciliation entre les deux principaux leader politique Jamaïcains. Puis il se rend pour la première fois en Afrique et visite l’Ethiopie, la patrie spirituelle des Rasta. En 1979 sors l’album "Uprising" suivi quelques mois plus tard par "Survival". L'année suivante Bob sera invité aux fêtes d’indépendance du Zimbabwe. Il y sera reçu comme un chef d’état et recevra le titre de "Super Star du Tiers Monde".

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La fin

En 1980, les Wailers entament une tournée mondiale. A la fin de la partie européenne de cette tournée ils partent pour les Etats Unis. Ils donneront deux concerts au Madison Square Garden avant que Bob ne tombe gravement malade. Le diagnostique est sans appel: Cancer du poumon. Bob luttera pendant huit mois contre la maladie. Mais les dégâts du cancer sont trop importants et le 11 Mai 1981 Robert Nesta Marley meurt dans un hôpital de Miami. Il avait 36 ans. Le culte de l’herbe du salut a abrégé sa vie. Le gouvernement Jamaïcain lui offrira des funérailles nationales, après quoi son corps sera enterré dans les collines de Sainte-Anne, sa ville natale. Un album posthume, "Confrontation" sortira en 1983