Bob le Rasta
Bob ne va pas rester longtemps aux Etats-Unis. Apres quelques mois
passés à travailler sur les chaînes des usines Chrysler, il
rentre en Jamaïque et retrouve Rita et ses deux acolytes. Les
Wailers sont ressuscités et reprennent le chemin des studios
sous la direction du grand Lee "Scratch" Perry. C’est
au cours d’un séjour en prison pour avoir fumé un spliff
(joint de Ganja fait avec du papier d’emballage), que Bob va
définitivement adopter la doctrine Rasta. En sortant de prison il
n’est plus un Rude Boy, il est devenu Rastaman. Rastafari se
veut une religion prenant la défense du peuple Noir contre un
esclavage spirituel vieux de plusieurs siècles. Pour les Rastas,
Haile Selassié (alors empereur d’Ethiopie) est le symbole de
l'héritage culturel de la race noire. Il est le Roi Noir, le Dieu
Noir, le Messie Noir qui libèrera et rapatriera son peuple vers
la terre d’Afrique. Les Rastas méprisent le Système, à
l'origine selon eux de tout ce qui est mauvais. Ils vénèrent la
"plante du salut" qu’ils appellent indifféremment
Ganja, Marijuana ou Holy Herb. La croyance à
Rastafari prend une place essentielle dans la vie et dans l’œuvre
de Bob Marley. Sans le culte Rasta, le Steady Rock ne serait
jamais devenu le Reggae que nous connaissons aujourd’hui. A la
fin des années soixante, la musique Jamaïcaine n’était
qu’un mélange de rythmes à peine connu en dehors de la
Caraïbe. Avec le Reggae, et sous l’impulsion du mouvement
Rasta, c’est une véritable révolution culturelle qui va
changer non seulement le visage de la musique, mais celui de toute
la société Jamaïcaine. La plupart des musiciens de Jamaïque
vont se rallier à ce culte et le Reggae va devenir par la force
des choses l’instrument de propagande du mouvement Rasta.
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